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Le 7 septembre 1944, la ville de Besançon est libérée des Allemands par les Alliés. La 1ère armée française contourne Besançon et s’attaque aux villes adjacentes tandis que les maquis avec l’aide des autres Alliés libèrent Besançon.

La 1ère armée compte environ 250 000 combattants à ce moment, composée pour moitié d'éléments indigènes, maghrébins et africains, et pour moitié d'européens d'Afrique du Nord, plus des « Français libres » du général De Gaulle auxquels viendront s'ajouter progressivement 114 000 FFI.

                                                              

 

 

 

 

Les pertes de la 1ère armée depuis le débarquement de Provence en août 1944 jusqu'à mai 1945 sont estimées par le maréchal de Lattre de Tassigny à 13 874 tués et 42 256 blessés un taux de tués de 5,33 % par rapport aux effectifs moyens (260 000) de la 1ère armée. Par comparaison,  le taux de tués, sur la durée de la guerre, pour les armées britanniques s'élève à 5,2% et celui des armées américaines à 2,5 %.

Après Besançon, l’armée va participer à la trouée de Belfort et la bataille de Colmar (20 janvier au 9février 1945), cette dernière est l’une des batailles les plus importantes de la campagne d’Alsace (novembre 1944 à mars 1945).

Cette bataille qui est donc une poche de 65 km de long sur 50 km de large, fut formée en novembre 1944 sur la rive occidentale du Rhin lorsque la défense allemande dans les Vosges s'effondra à la suite de l'offensive du 6e groupe d'armée américain. La 1ère armée française du général de Lattre De Tassigny, arrivant de Belfort, au sud, parvint à libérer Mulhouse le 21 novembre et à atteindre le Rhin à proximité de Bâle. De même, la 2e division blindée française perça le front dans les Vosges du nord et libéra Strasbourg le 23 novembre 1944.

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Les forces allemandes encore présentes en Alsace méridionale se retrouvèrent donc dans une poche semi-circulaire centrée sur la ville de Colmar.

Le chemin vers l’Allemagne est maintenant ouvert. Les armées peinent à franchir la ligne Siegfried (équivalent allemands de la ligne Maginot), les Alliés vont donc contourner par la Belgique. Les Alliés ne souhaitent pas lancer d'offensive majeure depuis leur tête de pont de Remagen, du moins tant que celle-ci reste isolée. Ils lancent une large opération aéroportée pour franchir le Rhin en force au niveau de Wesel, au nord de la Ruhr le 23 mars (opérations Plunder et Varsity)

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Parallèlement, l'armée de Patton se crée une autre tête de pont au centre du front, à Oppenheim. Au 24 mars, sur les 7 armées alliées engagées dans la campagne, 4 ont franchi le Rhin. Suivent les 7e armée américaine vers Mannheim puis le 31 mars, à partir de Germersheim et les environs, la 1ère armée française du général de Lattre de Tassigny, dans les deux cas dans des secteurs que les Allemands, débordés partout, défendent peu. L'armée canadienne passe enfin, à l'extrême nord du front, dans la suite des Britanniques. En Allemagne, la 1ère armée française participe à la capture de Karlsruhe (4 avril 1945) et de Ulm (24 avril 1945). 

Avant de porter son nom définitif, la 1ère armée est constituée en Afrique en juillet 1943 et  composée de FFL qui sont les Forces Françaises Libres auprès du général de Gaulle depuis 1940.

Les Forces Françaises Libres sont inaugurées le 1er juillet 1940 en Grande Bretagne. Elles regroupent au départ les 1 300 soldats du corps expéditionnaire de Norvège et les civils engagés dans la France libre qui ont rejoint De Gaulle à Londres (1994 hommes dont 101 officiers) ; puis une partie des Forces navales françaises libres sous le commandement  de l'amiral Muselier  et enfin les Forces aériennes françaises libres. Après le débarquement américan en Afrique du Nord est constituée l'armée d’Afrique formée de colons et 

d'indigènes auxquels De Gaulle avait fait des promesses pour l'après-guerre (Discours de Brazzaville). Cette 1ère armée débarque entre le 15 et le 17 août 1944 en Provence avec à sa tête le maréchal Jean de Lattre de Tassigny. C'est cette armée qui va libérer la Franche-Comté au côté de l'armée américaine. Au fur et à mesure de son avancée, de nombreux jeunes français s'engagent dans ses rangs. Par exemple Georges Jublier nous a fait part de son engagement à travers son expérience personnelle. Les choses se font naturellement : « pour les réfractaires au STO et les maquisards,  c’était normal ! Il y avait des hommes qui avaient laissé leurs enfants, nous,  on était célibataires. »

Georges fait partie du 7ème bataillon de marche qui devient par la suite le 1er bataillon du 60ème régiment d’infanterie de Besançon, il bénéficie d’une courte formation à Valdahon. Puis, avec son bataillon, il remonte jusqu'à la ville de Tuttlingen dans la forêt noire ; son régiment est dissous le 31 décembre 1945. Georges Jublier est ensuite basé à Strasbourg. Il est rendu à la vie civile fin 1946 sans aucune médaille !

Monument aux morts célébrant les sacrifices au sein de la Première Armée française

Charles de Gaulle fera un discours durant sa présidence sur la 1ère armée française pour rendre hommage à ces hommes.

 

    « Aux Soldats de la Première Armée Française qui, devant l’Histoire, ont payé le Prix de la Liberté.

 

    La France pourrait-elle oublier cette Armée venue d’Afrique qui réunissait les Français libres de la 1e DFL, les pieds-noirs, les goumiers et les tirailleurs marocains, algériens, tunisiens, sénégalais, les soldats des territoires d’Outre-mer, les évadés de France par l’Espagne, les anciens de l’Armée d’Armistice et des Chantiers de Jeunesse ?

 

    La France pourrait-elle oublier ces 250 000 hommes auxquels, par la volonté du Général Jean de Lattre de Tassigny, vinrent s’amalgamer 150 000 volontaires des Forces Françaises de l’Intérieur ?

 

    La France pourrait-elle oublier que cette armée a libéré le tiers de son territoire et que, sans elle, son chef n’aurait pas été à Berlin le 8 mai 1945 pour signer l’acte de capitulation de l’Allemagne ?

 

    Pourrions-nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l’Islam, soient ensevelis sous l’oubli et l’ingratitude ?

 

    Le Souvenir ! C’est non pas seulement un pieux hommage rendu aux morts, mais un ferment toujours à l’œuvre dans les actions des vivants. »

 

— Discours de Charles de Gaulle du 23 avril 1968, Plaque commémorative de la 1ère armée

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